Une partition sans bémol
Pour sa balade annuelle le CC Morlaisien a mis le cap, cette fois-ci, sur Saint-Cast-le-Guildo. Nos douze mousquetaires trouvèrent gîte et couverts au Belvédère, une ancienne colonie de vacances créée par l’abbé Dagorne dans les années 50 et réhabilitée il y a dix ans par Alexandra Plestan, une musicienne professionnelle. Le confort, spartiate comparé aux prestations offertes par le domaine de Manehouarn à Plouay les deux années précédentes, ne fut pas sans charme. Pas de télévision, pas de radio, pas de journaux, pas de cafés alentour permet aussi de se vider la tête. Le dépouillement a parfois du bon. Le silence qui régnait au Belvédère fut aussi propice à la récupération après plusieurs heures de selle. Ajoutons que le sourire et les yeux bleus de Denise, la maman d’Alexandra, furent partie prenante dans la réussite de la petite expédition.
Le GP de la montagne
Le périple ces Cécémistes se décomposa comme suit : deux jours pour faire l’aller-retour entre Morlaix et Saint-Cast, puis deux jours de vélo sur place. Ou plutôt un jour et demi, les pluies diluviennes obligeant le mercredi nos cyclistes à rejoindre leur camp de base avec célérité. Dommage : le mauvais temps les priva d’un double spectacle. Pas de Fort La Latte, pas de Cap Fréhel perdus dans une brume de mauvais aloi.
Une coupure forcée qui allégea un programme copieux qui se résume ainsi : 520 kilomètres de selle pour un dénivelé positif de 4709 m. Autrement dit deux fois l’ascension de l’Aspin, une fois celle de l’Aubisque ! Moyenne horaire des quatre jours : 25 km/h.
Il faut préciser qu’ils ont reçu bien des encouragements en cours de route la chaîne du vélo s’apparentant à la chaîne de l’amitié. Ainsi Jo Le Guen, dirigeant bien connu dans le monde du vélo, leur ouvrit grandes les portes du club de football de René-Hillion pour qu’ils puissent prendre leur premier repas de midi dans de bonnes conditions; à suivre, ce furent les cyclos de Saint-Père-Marc-en-Poulet, Francis et Pierre, qui leur permirent de déjeuner en plein-air dans d’excellentes conditions ; puis, sur le chemin du retour, c’est le centre de secours des pompiers de Guingamp (Saint-Agathon exactement) qui se fit un plaisir, grâce à l’entregent d’Hervé, de leur dérouler le tapis rouge. Merci à Gilles et à Gilbert.
Un homme a aussi apporté son rayon de soleil à la bonne marche de l’expédition. Il s’agit de l’ami Claude (1) qui a accompagné nos Cécémistes pendant une bonne centaine de kilomètres et qui les a reçus à son domicile à Plancoët pour leur offrir le verre de l’amitié. Champagne grand cru et Crozes-Hermitage au programme ! Ce qui s’appelle refaire les niveaux.
Maurice Le Guilloux et Noret-Bonenfant
Deux points forts à mettre en exergue : la venue d’un intervenant de grande qualité, Maurice Le Guilloux, et la visite des établissements du couturier du cycle à Saint-Denoual, Noret-Bonenfant.
Ce fut un plaisir pour l’auditoire de passer trois bonnes heures aux côtés de l’ancien équipier de Bernard Hinault et de Greg LeMond. Précis dans le verbe, clair dans ses pensées, il dévoila certains dessous de la Petite Reine et fit découvrir aux Cécémistes la face cachée du Tour de France 1986. Maurice Le Guilloux fut au cœur de l’action. Directeur sportif chez Toshiba, il suivait mètre par mètre Lemond, quand Paul Koechli était attaché aux basques d’Hinault. Mais, juré, promis, nos mousquetaires ne diront pas un mot de ce duel fratricide qui a laissé des traces et dont les plaies ne sont pas encore cicatrisées.
La venue du grand Maurice fut ce qui restera le sommet du stage de Saint-Cast, sa gentillesse et son professionnalisme faisant autorité.
A mettre au rayon des bons souvenirs aussi, la visite des établissements Noret-Bonenfant. Une visite, utile et agréable, puisqu’elle permit de finaliser dans ses grosses lignes la nouvelle maquette du maillot du CCM.
Nous rappellerons à ce propos que Noret-Bonenfant, couturier du cycle, est un produit 100% français qui a des lettres de crédit à faire valoir : l’équipementier breton habilla toutes les équipes de cyclisme pendant trois olympiades à compter des Jeux d’Atlanta (1996). Un gage de qualité.
Un trio de base
La réussite d’une sortie de quatre jours ne va pas sans un travail conséquent en amont. A ce titre Gérard, cheville ouvrière de l’ouvrage, mais aussi Hervé et Michel, méritent un grand coup de chapeau. Aucune bavure à signaler. De l’hébergement à la logistique tout fut écrit comme sur du papier à musique. Pour rester sur la bonne note, précisons qu’Alexandra, la bonne hôtesse, offrit aux uns et aux autres, un CD de sa production au moment du départ. C’est une virtuose du piano et de l’accordéon.
Un détail qui a son importance pour finir : Jean-Jacques a été élu prix orange à l’unanimité. Au désespoir de Bernard qui après avoir été distingué à Plouay deux années de suite rêvait au triplé.
Rédacteur : Le scribe de service
Ont participé au stage.-Bernard C. , Alain C., Jean-Lou C., Gérard D., Jean-Jacques C., Gérard D., Viviane G., Pierre LB., André M., Michel Q., Jean-Luc S., Hervé T.
1.-Claude est le père de Jean-Jacques Henry, ancien professionnel chez Festina et Auber, qui est aujourd’hui directeur du Centre Mondial du Cyclisme à Aigles (Suisse) où Froome fit ses premières armes.